Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/119

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tiſans & les eſclaves à venir le délivrer. D’autres cherchoient de certains Chefs de factions, toujours prêts à troubler la République pour de l’argent. Céthégus faiſoit en même temps conjurer[1] ſes eſclaves & ſes af‍franchis, tous gens choiſis & accoutumés aux coups les plus hardis, de venir en armes forcer ſa priſon. Le Conſul, ſur l’avis qu’il en reçoit, diſpoſe des corps-de-gardes, ſelon que l’exigent les circonſtances, convoque le Sénat, & demande ce qu’on veut faire de ceux qu’on a arrêtés. Ils avoient déja été unanimement déclarés criminels d’État. Décimus-Junius Silanus, interrogé le premier, parce qu’il étoit déſigné Conſul, dit qu’il falloit

  1. On pourroit donner un autre ſens à cette phraſe, au moyen d’une ponctuation dif‍férente : Cethegus autem, per nuntios, familiam atque libertos ſuos, lectos & exercitatos in audaciam orabat, &c—Céthégus, par ſes émiſſaires, ſes eſclaves & ſes af‍franchis, conjuroit des gens d’élite, accoutumés aux coups les plus hardis, &c. Dans la premiere maniere, familiam atque libertos ſont régis par orabat ; dans la ſeconde, ils le ſont par per. Je ne ſais laquelle eſt la meilleure.