vaincu Athenes, donnerent l’adminiſtration de cette Ville à trente perſonnes. On commença par faire mourir, ſans obſerver de formalités, des ſcélérats déteſtés de tout le monde. Le Peuple s’en rejouit ; il trouvoit qu’ils avoient mérité ce traitement. Mais, abuſant inſenſiblement de cette liberté, on en vint enfi n à faire périr, ſuivant le caprice, les bons & les méchants, & à répandre la terreur dans tous les eſprits. Alors Athenes, réduite en ſervitude, ſe vit cruellement punie de ſa joie inſenſée. Lorſque, de nos jours, Sylla victorieux, fi t mourir Damaſippe & d’autres qui, comme lui, devoient leur agrandiſſement aux malheurs de la République, qui ne l’en loua pas ? On diſoit que c’étoit avec raiſon qu’on avoit mis à mort des ſcélérats qui avoient allumé le feu des ſéditions