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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/168

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pour tout fruit de ſes fatigues, que la haine publique, c’ef‍t le comble de la folie ; à moins qu’on ne ſoit poſſédé de la pernicieuſe & criminelle fureur d’immoler ſon honneur & ſa liberté, pour favoriſer l’élévation de quelques particuliers.

IV. Parmi les autres exercices qui ſont du reſſort de l’eſprit, il n’y en a guere de plus utile que l’Hif‍toire[1]. Je ne parlerai point ici de ſon excellence, aſſez d’autres l’ayant fait avant moi. D’ailleurs on croiroit peut-être que je veux, par vanité, relever mon travail. Je ne doute pas même que pluſieurs, voyant que j’ai renoncé aux af‍faires publiques, ne traitent d’amuſement frivole, une occupation ſi grande & ſi utile. Tels ſeront ceux qui ne connoiſſent pas de plus grand talent que celui de

  1. L’Hif‍toire n’ef‍t pas une ſimple collection de faits accidentels ; c’ef‍t le réſultat néceſſaire de la combinaiſon des circonf‍tances avec les mœurs & les talents des hommes. Qui pourroit établir les données, parviendroit à la connoiſſance des faits futurs, par celle qu’il a du paſſé ; de-là vient que les réf‍lexions que l’on fait ſur ce qui ef‍t arrivé autrefois, ſe trouvent très-ſouvent applicables à ce qui arrive de nos jours.