loit. Les Soldats, mêlés avec les Vivandiers, couroient çà & là nuit & jour, ſe diſperſoient dans les campagnes, les ravageoient, enlevoient, à l’envi, les hommes & les troupeaux[1], les échangeoient pour du vin & d’autres marchandiſes qu’on voituroit au camp, vendoient le bled que la République leur donnoit, & achetoient du pain chaque jour. Enfi n, tout ce qu’on peut ſe fi gurer de plus honteux en fait de libertinage & de molleſſe, n’approche pas encore des déſordres qui régnoient dans cette armée.
XLV. Le Conſul ſur tenir un ſi juſt e milieu entre une indulgence politique[2] & une exceſſive rigueur, que ſa grandeur & ſa ſageſſe n’éclaterent pas moins, à mon gré, dans une entrepriſe ſi <span style="color:#00A000" class="no_erreurs_communes" title="diffi cile">dif-
- ↑ Certantes agere. « Ce certantes eſt mis là pour certatim, de la même façon qu’on trouve plus haut ſubdolus augere amentiam, pour ſubdolem ». (Journal de Trévoux, p. 979.)
- ↑ Inter ambitionem. Ambitio ſignifi e chez les Romains les démarches qu’on fait pour s’élever aux honneurs, au lieu qu’en François, ambition déſigne la paſſion qui pouſſe à ces démarches.