qu’en eff ets, accoutumés à piller nos Alliés & à ſe laiſſer vaincre par nos ennemis ; enfi n, ſans ſubordination & ſans retenue. Leur dépravation lui cauſa bien plus d’embarras, que leur nombre ne lui inſpira de confi ance. Quoique le retardement des Comices lui eût fait perdre une partie de la Campagne, & qu’il fût que tous les Citoyens, dans l’attente de quelque événement, avoient les yeux ſur lui, il réſolut de ne point commencer la guerre, qu’il n’eût remis l’armée ſur le pied de l’ancienne diſcipline. Depuis qu’Albinus, abattu par la défaite de ſon frere, avoit pris le parti de reſt er ſur les terres des Romains, il n’avoit fait changer de camp à ſes troupes, que lorſqu’il y avoit été forcé par la corruption de l’air ou par la diſette des fourrages. On n’y faiſoit pas même la garde ordinaire. Chacun s’éloignoit de ſon enſeigne comme il vou-
Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/261
Apparence