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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/269

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partage, eſ‍t un Fleuve, appellé Muthul, dont la ſource eſ‍t au Midi. A vingt milles de là ſe trouve en ligne parallele au Fleuve[1], une Montagne ſ‍térile & inculte. Du milieu s’éleve une eſpece de colline d’une hauteur prodigieuſe. Elle eſ‍t revêtue d’oliviers ſauvages, de myrtes & d’autres arbres qui ſe plaiſent dans un terrain aride & ſablonneux. La plaine entre le Fleuve & la Montagne, eſ‍t déſerte & entiérement nue. Les environs du Fleuve ſont fort cultivés & plantés d’arbriſſeaux.

XLIX. Jugurtha donnant le plus d’étendue qu’il put à ſes troupes, les plaça ſur la colline qui bordoit le chemin[2]. Il chargea Bomilcar

  1. Tractu pari ; —quaſi qui trahit ſe pariter à meridie, pariter oriens à meridie. J’ai meiux aimé l’expliquer ainſi, que de donner vingt milles auſſi à la montagne. Qu’on prenne garde combien de chemin Rutilius eſ‍t obligé de faire ce jour-là.
  2. Igitur in eo colle quem tranſvorſo itinere porrectum docuimus.—Les plaça ſur la colline qui, comme nous l’avons dit, bordoit le chemin. Salluſ‍te a, tout au plus, donné lieu de conjecturer que cette colline bordoit le chemin pour aller au f‍leuve, parce qu’elle coupoit la montagne à angle droit, & que la montagne étoit parallele au f‍leuve ; mons tractu pari, ex cujus medio collis oriebatur. J’ai fait deſſiner la poſition des quatre corps d’armées, dont il eſ‍t parlé dans cet endroit, ſuivant que je me la ſuis repréſentée. En a, eſ‍t Rutilius poſant un camp ſur les bords du f‍leuve. En b, eſ‍t Bomilcar qui vient de deſcendre de la colline avec les éléphants. En c, eſ‍t Jugurtha avec ſes troupes embuſquées ſur la colline. En d, eſ‍t Métellus deſcendant de la montagne & côtoyant la colline. Je crois qu’on n’aura aucune peine à concevoir toute la deſcription de ce combat, ſi on veut ſe donner la peine de jeter les yeux ſur la Figure en taille douce.