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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/335

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LXXXII. Depuis que le Peuple avoit marqué tant d’ardeur pour faire Marius Conſul, & lui décerner la Numidie, ce Guerrier, déja ennemi des Nobles, ne ceſſoit de déclamer contr’eux avec la derniere f‍ierté. Tantôt il les attaquoit chacun en particulier, tantôt tous en général. Le Conſulat étoit, diſoit-il, une dépouille qu’il leur avoit arrachée dans leur défaite. Il lançoit mille autres traits pour les humilier, & ſe relever lui-même. Cependant il donnoit ſoin aux préparatifs de la guerre ; il demandoit des recrues pour les Légions ; faiſoit fournir des troupes auxiliaires par les Rois, les Peuples & les Alliés ; attiroit à lui les plus braves Soldats du Latium, dont la plupart lui étoient connus, pour les avoir vus dans le ſervice, & les autres ſeulement de réputation ; &, par ſes careſſes, il gagnoit ceux même qui avoient déja ſervi leur temps. Le