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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/49

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mers & des terres, la Fortune, faiſant ſentir ſes revers, mit par-tout le trouble & le déſordre. Ces mêmes Romains qui avoient bravé ſans peine la fatigue, les incertitudes & les rigueurs du ſort, accablés du poids de leur loiſir & de leurs richeſſes, trouverent leur malheur où d’autres auroient mis leur félicité. Le deſir de s’enrichir s’accrut d’abord, enſuite celui de commander. Telle fut la double ſource de tous nos maux. L’avarice, banniſſant la probité, la bonne foi & toutes les vertus, introduiſit en leur place l’orgueil, la cruauté, le mépris des Dieux, & les plus honteux traf‍ics. L’ambition inf‍truiſit à ſe parer de faux dehors, à exprimer des ſentiments que le cœur démentoit, à régler la haine & l’amitié ſur l’intérêt, & non ſur la juf‍tice ; & à chercher plutôt les apparences que la réalité des vertus. Les progrès de ces vices furent