Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/55

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XIV. Dans une ville ſi peuplée & ſi corrompue, Catilina avoit raſſemblé ſans peine des troupes d’infames ſcélérats qui, rangés autout de lui, ſembloient compoſer ſa garde. Tous les impudiques, les adulteres, les débauchés qui s’étoient ruinés en fef‍tins, au jeu, ou avec les femmes ; ceux qui s’étoient ſurchargés de dettes, pour ſe racheter, après avoir été traînés en juf‍tice, ou ſurpris dans le crime ; tout ce qu’il y avoit de parricides, de ſacrileges, de gens condamnés, ou qui craignoient de l’être ; tous ceux qui, pour vivre, faiſoient traf‍ic du ſang des Citoyens ou du parjure ; enf‍in ceux que l’infamie, l’indigence & les remords pouſſoient au déſeſpoir, voilà quels étoient les amis & les conf‍idents de Catilina. Si quelqu’un, ſans être coupable, ſe lioit par haſard à lui, ſa fréquentation & ſes artif‍ices