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Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/89

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les Patriciens, vos ancêtres, touchés de compaſſion, ont ſoulagé la miſere du Peuple par leurs Décrets. De nos jours même, les dettes ſe trouvant trop conſidérables, on les a réduites à un quart[1], du conſentement de tous les gens de bien. Souvent le Peuple, jaloux de commander, ou choqué de l’orgueil des Magiſtrats, s’eſt ſéparé du Sénat, les armes à la main. Pour nous, nous ne prétendons ni aux honneurs, ni aux richeſſes, ſources de toutes les guerres & de toutes les diſputes. Nous ne demandons que la liberté ; tout homme de cœur ne la perd qu’avec la vie. Nous vous ſupplions donc, vous & le Sénat, d’avoir quelque

  1. Argentum ære ſolutum eſt ; mot-à-mot, l’argent fut payé en airain, ou, on donna une piece de cuivre, au lieu d’une d’argent qu’on devoit ; c’eſt-à-dire, que, pour un ſeſterce, qui étoit d’argent, on donna un aſſe, qui étoit de cuivre, & qui ne valoit que le quart du ſeſterce, & ainſi à proportion. La Loi dont il eſt parlé ici, fut portée par Valérius Flaccus. Valerius Flaccus turpiſſimæ Legis auctor quâ creditoribus quadrantem ſolvi juſſerat. (Velleïus Paterculus, lib. 2. cap. 23.)