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tune ; qu’il part pour s’exiler à Marſeille, non qu’il ſe ſente coupable des crimes atroces qu’on lui impute, mais afi n que la République ſoit tranquille, & de peur qu’il ne s’excite quelque ſédition, s’il veut ſoutenir ſon innocence. Catulus lut dans le Sénat une lettre bien diff érente, qu’il dit avoir reçue de Catilina. En voici la copie[1] :
XXXV. « L. Catilina à Catulus : Salut. Votre amitié, dont j’ai, avec plaiſir, reconnu dans l’occaſion la rare conſtance, me fait eſpérer, au milieu des dangers aff reux où je me trouve, que vous aurez égard à ma recommandation. C’eſt pourquoi je n’entreprendrai pas[2] de
- ↑ Je crois que cette Lettre eſt en eff et de Catilina. Le ſtyle en eſt plus embrouillé que celui de Salluſte.
- ↑ Quamobrem defenſionem in conſilio novo, non ſtatui parare ; ſatisfactionem ex nullâ conſcientiâ de culpâ proponere decrevi. Y a-t-il ici quelque erreur dans le Texte, ou Catilina a-t-il fait paſſer dans ſa Lettre le trouble dont il étoit lui-même agité ? C’eſt ce que j’ignore ; au moins eſt-il certain que cette phraſe n’eſt pas claire. Ceux qui ne ſeront pas contents du ſens que j’y donne, peuvent en chercher un autre ; je ne le ſuis pas trop moi-même. Quelques Exemplaires portent in concilio novo ; alors on pourroit traduire : C’eſt pourquoi je n’entreprendrai pas de me juſtifi er devant d’autres Juges ; il me ſuff ira de leur proteſter que je ne me ſens coupable d’aucune faute.