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Page:Salmigondis tome 12 1835.pdf/161

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que maintenant il peut m’aimer ? comment le revoir en souriant au lieu de pleurer ?

— Ah ! ma fille, répondait le comte, de cet embarras je te laisse tout le plaisir. Si tu ne l’instruis de rien, il croira qu’il y a eu quelques lacunes dans ton bon sens, et beaucoup de femmes charmantes y sont sujettes. Si tu lui avoues quelques petites choses, que tu as été abusée, que tu as cru devoir sauver ton père d’un mauvais pas, il sera étonné ; toutefois je te conseille de lui parler dans ce sens : il ne te chargera pas de sa correspondance diplomatique, par exemple ; mais je n’imagine pas que ce soit là le but auquel tu prétendes, n’est-il pas vrai ? Viens m’embrasser, ma fille, sois tranquille, nous arrangerons tout cela… Retourne chez toi, j’irai déjeuner dans ton appartement, et je vais écrire au duc d’Egmont qu’il vienne y rompre notre tête-à-tête.

Madame de Thellusson.