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LA LETTRE ANONYME.
NE trouvez-vous pas que c’est un admirable mouvement que celui de la petite poste de Pa ris ? Ces mille et une pensées réalisées sur papier rose ou azuré, puis scellées ou mises sous enve
loppe pour être livrées par la main insouciante d’une femme de chambre ou d’un portier à une boîte tout aussi insensible aux secrets qu’on lui confie, les voilà qui de tous les quartiers courent au trot pour aller rue J. J. Rousseau recevoir le timbre et la taxe. Sermens d’amour,
tendres rendez - vous, reproches amers. — Quinze centimes ! quinze centimes ! l’égalité devant la loi. Alors, toutes ces lettres, le postil
lon les entasse dans son bissac et reprend sa
