Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/11

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S’il est un exercice propre à perfectionner le fruit de nos premières études et à nous en conserver longtemps la possession, c’est, je crois, le travail nécessaire pour lutter, dans une traduction, contre des écrivains supérieurs, et pour se tenir constamment le plus près possible de son original. Voilà le motif qui, dans ma jeunesse, me fit entreprendre la traduction de quelques opuscules de Salluste et de Cicéron.

Et lorsque les années se sont accumulées sur nos têtes, si quelque chose peut retarder la vieillesse de l’âme, c’est encore l’application au travail, et spécialement à un travail qui exige la connaissance de deux langues au moins, et celle d’un grand nombre de détails historiques et politiques.

Soutenu par cette espérance, j’ai, dans mon quatorzième lustre, revu mes traductions avec autant de zèle que si c’était mon coup d’essai, et, j’ose le dire, avec autant d’impartialité que si c’était l’ouvrage d’un autre. A l’instant où j’écris, j’ignore si les de-