Livre:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu

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TitreEssais de traductions
AuteurSalluste Voir l'entité sur Wikidata, Julius Exsuperantius Voir l'entité sur Wikidata, Quintus Tullius Cicero Voir l'entité sur Wikidata et Cicéron Voir l'entité sur Wikidata
TraducteurEusèbe de Salverte Voir l'entité sur Wikidata
Maison d’éditionDidot
Lieu d’éditionParis
Année d’édition1838
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DE LA DEMANDE DU CONSULAT ou
ESSAI SUR LA CANDIDATURE, ADRESSÉ À M. TULLIUS CICÉRON PAR SON FRÈRE QUINTUS.
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ESSAIS
DE
TRADUCTIONS,
PAR
EUSÈBE SALVERTE


PARIS,
TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,
RUE JACOB, N°56.
M DCCC XXXVIII.


S’il est un exercice propre à perfectionner le fruit de nos premières études et à nous en conserver longtemps la possession, c’est, je crois, le travail nécessaire pour lutter, dans une traduction, contre des écrivains supérieurs, et pour se tenir constamment le plus près possible de son original. Voilà le motif qui, dans ma jeunesse, me fit entreprendre la traduction de quelques opuscules de Salluste et de Cicéron.

Et lorsque les années se sont accumulées sur nos têtes, si quelque chose peut retarder la vieillesse de l’âme, c’est encore l’application au travail, et spécialement à un travail qui exige la connaissance de deux langues au moins, et celle d’un grand nombre de détails historiques et politiques.

Soutenu par cette espérance, j’ai, dans mon quatorzième lustre, revu mes traductions avec autant de zèle que si c’était mon coup d’essai, et, j’ose le dire, avec autant d’impartialité que si c’était l’ouvrage d’un autre. A l’instant où j’écris, j’ignore si les devoirs qui ont honoré dix années de ma vie, me seront encore imposés : mais jusqu’ici, je ne m’en serai distrait que pour me livrer à un travail qui entretient en moi la faculté de les remplir et ne me permet pas de les perdre de vue.

Les écrits qui m’ont occupé nous rappellent sans cesse, et, s’il le faut, malgré nous, aux événements dont, depuis un demi-siècle, nous avons été témoins et quelquefois acteurs : et ces événements, à leur tour, jettent un grand jour sur le sens et le but d’écrits composés il y a près de deux mille ans, dans des circonstances non moins orageuses et plus désastreuses pour la liberté.

Blessées, non sans raison, de l’étendue exagérée que l’on a trop longtemps accordée à l’étude des langues anciennes, quelques personnes voudraient presque bannir cette étude de l’instruction. Je ne puis partager leur opinion : tout le monde reconnaît qu’une étude sérieuse de la science politique doit faire désormais partie de notre éducation nationale ; peut-on, dès lors, mettre en doute que les Français libres aient besoin de connaître la langue aussi bien que l’histoire des anciens conquérants du monde ?

Octobre 1837.
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