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DE LA DEMANDE DU CONSULAT.

nous avons toujours été unis au parti des grands et très-éloignés de celui du peuple ; que si jamais nous avons parlé dans le sens populaire, nous ne l’avons fait que pour nous concilier Pompée, afin qu’un homme d’un si grand crédit secondât le succès de notre candidature, ou du moins ne s’y opposât pas. Un suffrage ajoutera beaucoup à votre considération ; c’est celui des jeunes gens nobles : sachez vous les acquérir et conserver ceux qui déjà vous sont acquis. À ceux-ci, dont le nombre est considérable, faites connaître combien vous comptez sur leur appui ; et si vous amenez à désirer votre élévation, ceux qui n’y sont point contraires, ils vous deviendront très-utiles.

II. Homme nouveau, il vous est surtout avantageux d’avoir, pour concurrents, des nobles, dont personne n’osera dire que leur qualité doit leur servir plus qu’à vous votre mérite. P. Galba, L. Cassius, sortent du sang le plus illustre : quelqu’un sait-il, toutefois qu’ils prétendent au consulat ? Vous voyez donc combien vous sont inférieurs des hommes de la première naissance, mais dénués de moyens personnels. Antoine et Catilina vous effrayent-ils davantage ? Bien au contraire, un homme actif (9), habile, éloquent, irréprochable, vu favorablement de tous les juges, doit souhaiter de pareils compétiteurs : tous deux assassins dès l’enfance, ruinés tous deux, tous deux perdus de débauches. Nous avons vu vendre judiciairement les biens d’Antoine ; nous l’avons entendu affirmer avec serment qu’il ne pouvait, dans