Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/131

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compté au nombre de vos amis. Mais rien ne sert davantage que d’être agréable et cher aux personnes que nous attache une cause plus respectable, telle que la parenté ou l’alliance, quelque liaison politique (22), ou quelque obligation. Plus ensuite un homme vous voit intimement et vous approche dans votre intérieur, plus vous devez tâcher qu’il vous aime et qu’il désire votre succès. Inspirez le même sentiment aux citoyens de votre tribu, à vos voisins, à vos clients, à vos affranchis, à vos esclaves enfin ; car notre réputation au forum émane presque entière de propos domestiques. Acquérez, en un mot, des amis de toutes les classes ; pour l’éclat, des personnages qu’illustrent leurs noms et leurs dignités, et qui honorent leur candidat, lors même qu’ils ne travaillent point à lui obtenir des suffrages ; pour être à l’abri de l’injustice, des magistrats, tels surtout que les consuls et les tribuns du peuple (23) ; pour réussir auprès des centuries, des hommes qui y jouissent d’un grand crédit. Attachez-vous et confirmez dans leur bonne volonté ceux qui peuvent payer (24), des suffrages de leur centurie un bienfait qu’ils ont reçu ou qu’ils attendent de vous : car, de nos jours, des hommes accrédités sont parvenus, à force de soins et d’adresse, à pouvoir se promettre des citoyens de leurs tribus tout ce qu’ils leur demandent. Obtenez donc, par quelque moyen que ce soit, que de tels hommes vous servent de cœur et avec cette volonté efficacement prononcée. Si les hommes étaient aussi reconnaissants