que César, parent de Marius, et presque proscrit lui-même par le dictateur, ne devait pas être flatté d’entendre affaiblir l’horreur due à ses crimes. Mais il importait davantage de flétrir toute la faction patricienne ; et d’ailleurs, c’était flatter l’homme qui voulait arriver au pouvoir de Sylla, que de faire envisager une telle domination connue moins funeste et moins sanguinaire que celle des sénateurs.
Salluste tient un tout autre langage dans la seconde épître, où, comparant à Sylla, Pompée qui le servit, il cherche à inspirer pour les forfaits de l’un et de l’autre, l’indignation la plus profonde. C’est qu’à cette époque on avait combattu, non pour la patrie, mais pour l’élévation de Pompée ou de César. César était vainqueur ; il fallait rendre odieux Sylla, et surtout Pompée. Rappeler aux Romains ce qu’ils avaient souffert de l’un, ce qu’ils auraient eu à souffrir de l’autre[1], n’était-ce pas leur apprendre à bénir, à adorer la clémence de César victorieux ?
C’est par une suite de la même intention
- ↑ « Pompée brûle d’imiter Sylla. Ila Sullativit animus ejus, » écrivait Cicéron à Atticus (Epist. lib. IX, Epist. 10).