Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/79

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mettre en œuvre leur esprit émoussé et rétréci : leur impuissance précipite la ruine des affaires et leur propre ruine.

Ces maux, ainsi que tous les autres, s’évanouiront, je le répète, avec le culte des richesses, dès que cesseront d’être vénales les magistratures et toutes les choses communément désirées.

Il faut ensuite rétablir la sûreté publique en Italie et dans les provinces. Le moyen n’en est pas difficile, puisque ce sont encore ces mêmes hommes qui dévastent tout, et abandonnent leur héritage pour s’emparer avec violence de l’héritage d’autrui.

La milice ne doit plus être réglée avec une inégalité et une injustice telles que les uns fassent trente campagnes, et que les autres n’en fassent pas une seule. Il convient aussi que les distributions de blé, qui étaient devenues le prix de la fainéantise, soient réparties exclusivement, dans les municipes et les colonies, aux citoyens qui rentreront dans leurs foyers après avoir servi le temps de leur engagement.

J’ai exposé succinctement ce qui me semble profitable à la république et à ta gloire. Je crois également à propos de dire quelques mots sur la tâche que je me suis imposée. La plupart des hommes ont ou paraissent avoir assez de sens pour porter des jugements sains. Mais s’il s’agit de reprendre les actions ou les paroles d’autrui, il n’en est point qui ne se passionne ; la bouche semble trop lente à s’ouvrir, la langue trop peu active pour exprimer tout