Page:Salverte - Essais de traductions, Didot, 1838.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoir écrasé les Gaulois et exterminé la nation presque entière de ces barbares.

A son instigation, Sulpicius, tribun du peuple, fait passer une loi qui rappelle Sylla d’Asie, et y envoie Marins. À cette nouvelle, Sylla laisse à Muréna, son lieutenant, le commandement de la province et les troupes de la division de Valérius dont il ne se croyait pas assez sûr pour les employer dans la guerre civile. Plein de ressentiment d’un tel outrage, il marche avec le reste de son armée pour anéantir le parti de Marius.

Il arrive à Rome. Sulpicius voulait lui résister, et, par ses discours séditieux, soulever encore le peuple : il le fait égorger avec une foule de ses complices. Marius lui-même, l’auteur d’une si grande injure, fut contraint de fuir, dans l’exil, les armes victorieuses de Sylla ; et ce chef tant de fois vainqueur, victime du naufrage et manquant de tout, erra dans les campagnes de la Gaule et de l’Afrique, naguère ravagées par ses mains.

Cependant Cinna et Octavius parviennent au consulat ; le premier était du parti de Marius. Il fait passer une loi pour que les citoyens nouveaux votent sans distinction avec les anciens, de quelque manière qu’ils aient obtenu le droit de cité. Cette mesure était favorable à ceux dont les suffrages, dévoués à Marius, l’avaient élevé aux dignités suprêmes. Elle offensait les anciens citoyens, qui se croyaient déchus de leurs droits honorables, si l’on égalait à leurs suffrages les