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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/196

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au jardin de l'infante


Luxure, aspic subtil endormi dans les os.
Désirs aigus comme des pointes de ciseaux.


Tocsin ivre qui tinte aux minutes néfastes.
Succube, sœur nocturne et jalouse des Chastes.


Broussailles d’insomnie exaspérant l’éveil.
Sabbat-fresque grouillant au grand mur du Sommeil.


Gaze entr’ouverte au rythme irrité des Crotales.
Coupe vive qui fait grelotter les Tantales.


Glace qui fait brûler, Flamme qui fait transir.
Étable grasse où dort la bête du plaisir.


Je te salue, ô très occulte, ô très profonde,
Luxure, Œil dévorant qui regarde le monde !