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Page:Samain - Œuvres, t1, 1921.djvu/254

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au jardin de l'infante


l’amant

Que veux-tu ? Sur mon cœur s’endort la Sulamite,
Ivre du vin trop fort que nos lèvres ont bu :
Et mon amour, debout dans sa foi sans limite,
Est comme un chef superbe au sein de la tribu.

la mort

Viens, tous les lendemains d’ici-bas sont funèbres ;
Chaque miroir d’une heure est un miroir terni.
Viens, plonge en mes cheveux ruisselants de ténèbres,
En eux seuls tu pourras respirer l’infini.

l’amant

Oui, ta voix est suave et mon cœur se dilate
À t’écouter chanter, ô pâle, ô sombre sœur ;
Souvent, dans la fureur du plaisir écarlate,
Ta voix d’ombre arrosa mon âme de douceur.

la mort

Viens, je suis la suprême amante qu’on épouse
Au delà de la vie ironique, au delà