Page:San-Tseu-King - Traduction Stanislas Julien, Georg, Geneve, 1873.djvu/50

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Le Tcheou-li, ou Rituel des Tcheou, a eu pour auteur Tcheou-kong. Son nom de famille était Ki ; c’est pourquoi on l’appelle aussi Ki-kong. Il était fils de Wen-wang. Le Tcheou-li renferme les règlements établis sous la dynastie des Tcheou, pour constituer les magistratures et distribuer les emplois. Il y avait le Thien-kouan, magistrat du ciel, qu’on appelait aussi Tchong-tsaï, ou gouverneur suprême ; le Ti-kouan (magistrat de la terre) ou Sse-tou (aujourd’hui ministre des finances) ; le Tch’un-kouan, magistrat du printemps, ou Tsong-pe, c’était le ministre des Rites ; le Hia-kouan, magistrat de l’été, ou Sse-ma, c’était le ministre de la guerre ; le Thsieou-kouan, magistrat de l’automne, ou Sse-keou, c’était le ministre de la justice ; le Tong-kouan, le magistrat de l’hiver, ou Sse-khon, c’était le ministre des ouvrages publics. C’est pourquoi on les a appelés Lou-kouan, les six magistrats (suprêmes) ; c’était comme six Khing (ministres). L’empereur gouvernait les bras croisés[1] ; les six Khing (ministres) distribuaient les emplois aux inférieurs, et les lois se répandaient en tous lieux. Quand tous les règlements eurent été classés et établis, les affaires publiques furent bien ordonnées, l’administration prit un cours régulier, et l’empire put jouir de la paix.

Les Thsin ayant détruit le Chi-king (livre des vers) et le Chou-king (le livre des Annales impériales), on ne fit plus usage du Rituel des Tcheou. Quand Wen-ti, de la dynastie des Han, eut ordonné de faire chercher les livres, cet ouvrage commença a revoir le jour ; mais, comme le chapitre intitulé Tong-kouan (le magistrat de l’hiver) était perdu, les lettrés des Han l’ont remplacé par le chapitre Khao-kong-ki (Mémoire où l’on examine les différents travaux). Sous la dynastie des Song, on se servit du Tcheou-li dans les concours établis pour choisir les lettrés ; mais, aujourd’hui, on n’en fait plus usage.


451—456
Ta-siao-taï, Tchou-li-ki
Taï l’aîné et Taï le jeune ont commenté le Livre des Rites.
大小戴,註禮記
  1. C’est-à-dire : Sans se donner aucune peine. Litt. : L’empereur laissait retomber (ses vêtements) et croisait les mains.