Si le Li-ki n’est pas appelé King (livre canonique), c’est que les cinq King (les cinq livres canoniques) ont tous été rédigés par de saints hommes eux-mêmes. Ce sont des lettrés des siècles suivants qui ont composé cet ouvrage en y rapportant les paroles des premiers saints, c’est-à-dire des sages les plus éminents de l’antiquité. Voilà pourquoi on l’appelle Ki (mémoire) et non King (livre canonique). Taï l’aîné était un lettré du temps des Han, nommé Taï-te ; Taï le jeune, ou Taï-ching, était le fils du frère aîné de Taï-te. Taï-te ayant rassemblé les anciens livres sur les rites et la musique, qui formaient cent quatre-vingt chapitres, les abrégea et réduisit à quatre-vingt-cinq chapitres. C’est ce qu’on nomme aujourd’hui Ta-taï-li-ki, le Livre des Rites de Taï l’aîné. Taï le jeune les réduisit encore à quarante-neuf chapitres. Le Ta-hio (le livre de la grande école) et le Tchong-yong (l’invariabilité dans le milieu), ont été joints aux chapitres du Li-ki. Tch’in-hao, lettré du siècle des Youen (empereurs mongols de la Chine), a fait sur le Li-ki un grand commentaire intitulé Li-ki-tsi-tchoue. Le Li-ki, de Taï l’aîné n’est plus en usage aujourd’hui ; on ne se sert que du Li-ki de Taï le jeune, que l’on a mis au nombre des cinq King, ou des cinq livres canoniques.
- ↑ Le Livre des Rites renferme un livre intitulé Yo-ki (Mémoire sur la musique). C’est le dix-huitième livre.