Page:San-Tseu-King - Traduction Stanislas Julien, Georg, Geneve, 1873.djvu/53

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Le commentaire de ce passage commence par cette phrase de Meng-tseu : Quand les traces des empereurs furent éteintes, les vers périrent ; quand les vers périrent, la chronique appelée Tch’un thsieou (le Printemps et l’Automne) fut composée.

On lit dans l’édition Sse-chou-pou-tchou-pi-tchi : Quand l’empereur faisait sa tournée annuelle, les princes feudataires lui présentaient des vers. L’action du gouvernement se faisait sentir par des instructions administratives, des ordres, des décrets. Mais quand la dynastie des Tcheou commença à tomber en décadence, l’empereur ne visita plus les princes feudataires ou cessa de punir les coupables et de destituer les magistrats prévaricateurs. Dès le moment que l’empereur P’ing-wang se fut transporté dans l’Est, ses ordres ne parvenaient plus dans les différentes parties de l’empire. Voilà pourquoi Meng-tseu a dit « même quand les traces des empereurs furent éteintes. »

Suivant le même commentaire, les mots Chi-wang (litt. : Les vers périrent) signifient « que l’on ne composait plus de poésies du genre de celles qu’on appelle Siao-ya et Ta-ya ; on ne veut pas dire par là que ces anciennes poésies eussent péri. »

[Le docteur Legge a adopté ce même sens dans sa traduction de Meng-tseu, pag. 203, chap. xxi : Mencius said : « the traces of imperial rule were extinguished, and the imperial odes ceased to be made. When these odes ceased to be made, then the Ch’un ts’en was produced. » — Le même savant ajoute en note que le mot wan (vulgo périr) ne signifie pas were lost.)

À l’époque appelée Tchen-koue, où les différents princes feudataires se faisaient la guerre, les poésies des sections Siao-ya et Ta-ya cessèrent d’être en usage. Les festins solennels, les sacrifices aux ancêtres, dont il est parlé plus haut (463—474), n’avaient plus lieu, et l’on n’avait plus l’occasion de les chanter.

Par « les traces des empereurs, » on entend l’administration de Wen-wang et de Wou-wang, les plans habiles de Wen-wang, les actions brillantes de Wou-wang, l’époque florissante de Tch’ing-wang et de Khang-wang, les grands exploits de Tcheou-kong et de Chao-kong, jusqu’à la fondation de l’empire, qui commence avec la section appelée Pin-fong (Mœurs de la principauté de Pin), et l’élévation de Siouen-wang au trône impérial, tous ces événements sont