Tcheou, fils de l’empereur Ti-i, fut un roi de la dynastie des Chang. Il était assez disert pour réfuter les représentations, assez intelligent pour pallier ses fautes. Pour plaire à sa favorite Tan-ki, il torturait par le feu les officiers du palais[1] ; il fendit le ventre d’une femme enceinte, pour voir le sexe qu’elle portait ; il coupa les os des jambes d’un homme, pour s’assurer si la moelle les remplissait ou y manquait, et il ouvrit le cœur de Pi-kan, son oncle. Le régent de l’Ouest, Wou-wang, de la dynastie des Tcheou, leva des troupes, attaqua Tcheou-sin, et transporta ailleurs les autels du Génie de la terre et de l’Esprit des grains, de la dynastie In[2].
Le mot khieou (longtemps) se prend ici verbalement : (La dynastie) dura longtemps ; en mandchou : Goidakha.
Dès que Wen-wang et Wou-wang eurent fondé leur puissance, les Tcheou établirent leur cour à Fong-kao. Ils eurent pour successeur Tch’ing-wang et Khang-wang, et tout l’empire jouit d’une paix
- ↑ Il faisait attacher ses victimes à une colonne de bronze creux dont l’intérieur était rempli de charbons ardents.
- ↑ C’est-à-dire, qu’il transporta le siège du gouvernement. Ces autels étaient une sorte de Palladium, dont le déplacement ou l’enlèvement entraînait la ruine d’un royaume ou d’une dynastie.