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On craint chez vous, dit-on, que les armées françaises n’envahissent encore une fois votre sol sacré. Craignez ceux qui feignent de croire possible le retour de ces choses inouïes. La France sait bien ce qui l’a perdue, elle ne veut plus repasser par ces chemins perfides de la vaine et fausse gloire. Ce qu’elle fait aujourd’hui, c’est ce que vous feriez, si l’esprit de la Saint-Barthélemy, se réveillant en elle, elle voulait faire du chef de l’Église romaine le bourreau de tous les dissidents. Aujourd’hui pourtant sa pensée est claire, elle veut que toute croyance soit respectée, la foi catholique comme les autres, mais que rien ne soit imposé par la force brutale, les vexations, la spoliation, le cachot et les supplices. Voilà ce qu’elle veut et même ce qui lui est permis de proclamer : et elle vous défie, vous nés des grandes protestations de la conscience, de jurer que le cri de vos consciences ne lui répond pas : vive donc l’Italie ?

george sand.

Nohant, 15 mai 1859.