Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/179

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Les caresses et les louanges dont il était l’objet, modifièrent le naturel d’Évenor. La louange est douce à l’homme, et elle devait l’être d’autant plus en ce temps d’innocence, qu’elle était sincère et spontanée. Mais elle est dangereuse comme tous les biens de ce monde, et toute préférence trop marquée de nos semblables tend à faire naître en nous un orgueil susceptible et jaloux, si nous ne sommes pas assez instruits pour juger combien peu nous savons. Évenor ne pouvait établir ces comparaisons qui éclairent l’amour-propre. Roi des cœurs dans son petit monde, il tomba innocemment dans le péché d’or-