Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

maine, à cette heure où la tribu se rassemblait, où les mères cherchaient leurs enfants, et où, couchés au seuil des cabanes, les hommes devisaient naïvement en regardant les étoiles s’allumer à la voûte des cieux.

L’inquiétude était une souffrance encore peu connue, parce qu’elle était rarement motivée chez les hommes primitifs ; mais au malaise intérieur qu’il éprouvait, l’enfant pressentit ce qui devait se passer dans l’esprit de ses parents, et il trouva un mot pour se l’exprimer à lui-même : — Ma mère, pensa-t-il, doit s’être ennuyée hier,