Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 2.djvu/60

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lantes et répandaient une douce vapeur qui, mêlée aux exhalaisons des solfatares et des lacs marécageux, contenait le rayonnement et la diffusion de la chaleur terrestre dans l’espace. Nos épaisses forêts nous dérobaient la vue des froides étoiles, et bien que le soleil commençât à répandre, sur nos brumes éclaircies, l’éclat d’un voile d’or verdâtre, nous ne comptions pas sur lui pour suffire à notre existence. Il était pour nous une pure magnificence de la création. Nos fruits tièdes et aqueux, nos arbres gigantesques, nos pâles et larges fleurs prospéraient sur le sol hu-