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LES MISSISSIPIENS.

delles[1] ; vous, monsieur le duc, que demandez-vous ?



Oh ! oh ! Léonce, vous m’avez rendu le cœur de ma fille. (Page 30.)

LE DUC.

Est-ce que vous ne pourriez pas me trouver quelque chose d’un peu moins malpropre ? (Bas à Bourset.) Moi, mon cher Bourset, je suis très-content d’être remboursé et très-dégoûté des affaires. À mon âge, vous l’avez dit, il faut du repos.

LE COMTE DE HORN, bas à Bourset.

Je vous ai donné un bon coup d’épaule ; vous paierez, je l’espère, ma petite dette de jeu…

BOURSET, avec intention.

Fût-elle de cinq mille livres, monsieur le comte…

LE COMTE DE HORN.

Elle n’est que de dix mille.

BOURSET.

Soit. (À part) Mendiant ! puisses-tu être roué vif[2] !

LE DUC, à part, pendant que Bourset reçoit les poignées de main, accolades et félicitations de tous.

Ah çà ! ce Bourset est-il le plus rusé coquin ou le plus honnête homme que j’aie jamais connu ?

BOURSET, traversant le salon pour donner des poignées de main de tous côtés.

Ce pauvre chevalier m’a donné là, sans s’en douter, une heureuse idée. Qu’il aille en Amérique à présent et qu’il en revienne encore, je le défie !

(Tous l’embrassent.)


FIN DES MISSISSIPIENS.
  1. Historique
  2. On sait que le comte de Horn a été roué vif pour avoir assassiné, dans la rue Quincampoix, un agioteur chargé de valeurs considérables.