Et alors ce fat d’Antonio est venu avec son œil aviné… (Page 20.)
Adieu tous nos rêves !
Pieux sentiments ! charitable oraison funèbre ! Ma mère, si c’est là la piété chrétienne comme l’enseigne le frère Côme, vous me permettrez de faire schisme. Mon cousin est un charmant garçon, plein d’esprit et de cœur. Il m’a rendu des services ; je l’estime, je l’aime ; et, s’il venait à mourir, personne ne le regretterait plus profondément que moi.
Ceci est fort adroit et fort spirituel !
Gardez vos éloges pour ceux qui en font cas.
Astolphe, est-il possible ? Tu étais lié avec ce jeune homme, et tu ne nous en avais jamais parlé ?
Ma mère, ce n’est pas ma faute si je ne puis pas dire toujours ce que je pense. Vous avez autour de vous des gens qui me forcent à refouler mes pensées dans mon sein. Mais aujourd’hui je serai très-franc, et je commence. Il faut que ce capucin sorte d’ici pour n’y jamais reparaître.
Bonté du ciel ! Qu’entends-je ? Mon fils parler de la sorte à mon confesseur !
Ce n’est pas à lui que je daigne parler, ma mère, c’est à vous… Je vous prie de le chasser à l’heure même.
Jésus, vous l’entendez. Ce fils impie donne des ordres à sa mère !
Vous avez raison, je ne devais pas m’adresser à vous, Madame. Vous ne savez pas et ne pouvez pas savoir… ce que je ne veux pas dire. Mais cet homme me comprend. (À frère Côme.) Or donc, je vous parle, puisque j’y suis forcé. Sortez d’ici.
Je vois que vous êtes dans un accès de démence furieuse. Mon devoir est de ne pas vous induire au péché en vous résistant… Je me retire en toute humilité, et je laisse à Dieu le soin de vous éclairer, au temps et à l’oc-