Page:Sand - Andre.djvu/216

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— Tu résisteras donc à ton père hardiment, franchement ?

— Oui.

— Eh bien ! à l’œuvre tout de suite. Geneviève n’est pas bien loin. Il faut courir après elle : tu es assez fort pour sortir ; je vais mettre François au char à bancs de monsieur ton père. Il le prendra comme il voudra cette fois-ci, et nous partirons tous deux. Nous rejoindrons la route de Guéret par la traverse, et nous ramènerons Geneviève à la ville. Voilà pour aujourd’hui. Tu coucheras chez moi et tu écriras une jolie petite lettre au marquis, dans laquelle tu lui demanderas doucement et respectueusement son consentement… ensuite nous verrons venir.

Ce projet plut beaucoup à André. « Allons, dit-il, je suis prêt. »

Joseph alla jusqu’à la porte, s’arrêta pour réfléchir et revint.

— Que t’a dit ton père, demanda-t-il, lorsque tu lui as parlé de ton projet ?

— Ce qu’il m’a dit ? reprit André étonné ; je ne lui en ai jamais parlé.

— Comment, diable ! tu n’es pas plus avancé que cela ? Et pourquoi ne lui en as-tu pas encore parlé ?

— Et comment pourrais-je le faire ? Sais-tu quel homme est mon père quand on l’irrite ?

— André, dit Joseph en se rasseyant