Aller au contenu

Page:Sand - Andre.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

templé, elle s’est beaucoup occupée de toi. Sais-tu que tu as fait sensation ? Ma foi ! je suis jaloux d’un pareil début. Mais voyez-vous, mes chères petites ; pardon ! je voulais dire mes belles demoiselles, vous faites à mon ami un reproche qu’il ne mérite pas ; vous l’accusez d’être fier lorsqu’il n’est que triste, et il faudra bien que vous lui pardonniez sa tristesse quand vous saurez qu’il est amoureux.

— Ah !!!… s’écrièrent à la fois toutes les jeunes filles.

— Oh ! mais, amoureux ! reprit Joseph avec emphase, amoureux frénétique !

— Frénétique ! dit la petite Louisa en ouvrant de grands yeux.

— Oui ! répondit Joseph, cela veut dire très-amoureux, amoureux comme le greffier du juge de paix est amoureux de vous, mademoiselle Louisa ; comme le nouveau commis à pied des droits réunis est amoureux de vous, mademoiselle Juliette ; comme….

— Voulez-vous vous taire ! voulez-vous vous taire ! s’écrièrent-elles toutes en carillon.

Madame Marteau fronça le sourcil en voyant que l’ouvrage languissait, la grand’mère sourit, et Henriette rétablit le calme d’un signe majestueux.

— Si vous n’aviez pas fait tant de tapage, mesdemoiselles, dit-elle à ses ouvrières, M. Joseph allait nous dire de qui M. André est amoureux.

— Et je vais vous le dire en grande confidence,