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Page:Sand - Andre.djvu/92

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comme elle avait regardé Justine. Tout ce qu’on lui disait lui semblait obscur ; elle en attendait l’explication.

— Croyez-vous donc, lui dit André, que tout s’achève ici-bas ?

— Oh ! non, dit-elle, je crois en Dieu et en une autre vie.

— Eh bien ! ne pensez-vous pas que le paradis puisse être dans quelqu’une de ces belles étoiles ?

— Mais je n’en sais rien. Vous-même, qu’en savez-vous ?

— Oh ! rien. Je ne sais pas où Dieu a caché le bonheur qu’il fait espérer aux hommes. Croyez-vous, mesdemoiselles, qu’on puisse obtenir tout ce qu’on désire en cette vie ?

— Mais non ! dit Justine ; on peut désirer l’impossible. Le bonheur et la raison consistent à régler nos besoins et nos souhaits.

— Cela est très-bien dit, répondit André ; mais pensez-vous qu’il existe trois personnes au monde qui puissent atteindre à la sagesse ? Nous voici trois : répondez-vous de nous trois ?

— Oh ! c’est tout au plus si je réponds de moi-même, dit Justine en riant ; comment répondrais-je de vous ? Cependant je répondrais de Geneviève, je crois qu’elle sera toujours calme et heureuse.

— Et vous, mademoiselle, dit André, en répondez-vous ?

— Pourquoi pas ? dit-elle avec une tranquillité