Page:Sand - Antonia.djvu/277

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quand elle le jugerait à propos, et si elle était bien convaincue de l’utilité de cette absence pour elle-même, pour elle seule. Marcel put jurer encore que tout cela était.

— Tu sais sans doute où elle est ? ajouta Julien.

— Je le sais, répondit Marcel ; mais je ne dois le dire à personne, elle me l’a fait promettre. Si elle veut en faire confidence à quelque autre, elle écrira ; mais, comme elle désire que M. Antoine et la douairière l’ignorent, je pense que le mieux pour elle sera de n’avoir pas d’autre confident que moi. À présent que tout est éclairci, laissez-moi vous dire en quoi consiste l’indemnité de bail que vous alloue M. Antoine.

— Un instant encore ! dit Julien ; cette indemnité a-t-elle été demandée, débattue par madame d’Estrelle ? N’est-ce pas le prix de quelque nouvelle torture imposée à sa fierté, d’un sacrifice quelconque de sa part ?

— Il n’y a pas eu, dit Marcel, le moindre objet à discuter. M. Antoine a déclaré lui-même ses intentions sans qu’il lui ait été fait aucune demande ni soumission quelconque. Il vous destinait probablement de longue main le cadeau qu’il vous fait, car il est propriétaire de la maison de Sèvres, et il vous la donne. Voici vos titres.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria madame Thierry en regardant les pièces, avec une rente ? Je crois rêver, je suis heureuse, et j’ai peur !