femme, ma mère te l’avait dit. Cette femme est partie. Ne me dis pas qu’elle reviendra, je sais fort bien qu’il faut qu’elle revienne ; mais je sais aussi que mon devoir est de ne plus rechercher sa présence, et de me dire qu’elle est morte pour moi !
— Et… as-tu le courage d’accepter cette conclusion ? dit Marcel.
— Ah ! si c’est mon devoir ! Tu comprends, mon ami, on accepte toujours son devoir.
— On s’y soumet avec plus ou moins de fermeté : un homme !…
— Oui, un homme est un homme. Je souffre bien, Marcel ! Je veux supporter cela. Je le supporterais seul, n’en doute pas ; mais tu peux m’aider un peu, toi. Pourquoi t’y refuses-tu ? C’est bien dur, ce que tu fais là depuis deux mois.
— Comment puis-je t’aider ? dit Marcel, qui redoutait quelque ruse de la passion pour découvrir la retraite de Julie,
— Mon Dieu ! répondit Julien, qui lisait dans la pensée de son ami, c’est bien simple : tu peux me dire qu’elle est plus heureuse que moi, voilà tout.
— Comment saurais-je ?…
— Tu la vois deux ou trois fois par semaine ! Allons, tu as fait ton devoir, ami ! Tu as supporté mon inquiétude avec un terrible courage. C’est un grand dévouement pour elle, et pour moi aussi peut-être, que tu as eu là ; mais j’ai découvert plusieurs choses ; je sais où elle est : je le sais depuis hier par ton fils.