moins que vous ne vouliez habiter voire maison…
— Cette maison n’est pas à moi, je vous ai trompée ; mais vous y pouvez rester, à moins que, par amitié pour Julien, vous ne consentiez à ce que je vous demande.
— Pour Julien, vous dites ? Parlez.
— Julien sait où vous êtes. Il sait que vous ne voulez pas le revoir. Il jure qu’il ne cherchera pas à vous désobéir. Il se soumet entièrement à une décision dont il ignore les motifs. Vous n’en avez donc plus pour vous cacher.
— Ah ! fort bien, dit Julie d’un air égaré ; mais alors… où irai-je ?
— À Paris, chez vous.
— Je n’ai plus de chez moi.
— C’est possible ; mais vous êtes censée posséder provisoirement votre hôtel. On vous croit occupée à liquider avec M. Antoine. Il faut qu’on vous voie, et qu’une absence mystérieuse prolongée ne donne pas lieu à des soupçons calomnieux.
— Que voulez-vous qu’on dise ?
— Tout ce que l’on dit d’une femme qui a quelque chose à cacher.
— Que m’importe ?
— À cause de Julien, vous devez tenir à votre réputation, que, jusqu’à présent, nous avons réussi à ne pas laisser ternir.
— Julien sait bien que je n’ai rien à me reprocher.
— C’est parce qu’il le sait qu’il se coupera la gorge