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MARIE. Du bon conseil que vous m’avez donné. (Ils se séparent.)



SCÈNE IV. MARIE, sur le sentier, plus près de la ville ; TIREFEUILLE, LA MOUCHE, sortant des buissons.


TIREFEUILLE. Demoiselle, on vous cherche par ici ; venez avec nous.

MARIE. Pourquoi ? Qui me cherche ?

TIREFEUILLE. La demoiselle de Sauvières. Allons, venez !

MARIE. Vous vous trompez. Je connais le chemin, et personne ne m’attend.

TIREFEUILLE. Ça ne fait rien, on vous cherchait, nous autres ! on a des ordres pour ça. Marchez par ici.

MARIE. Moi, je ne reçois d’ordres de personne, je ne vous suivrai pas.

TIREFEUILLE. Pas tant de paroles ! Voyons, vous voulez passer à l’ennemi ; le grand chef ne veut pas de ça.

MARIE. C’est M. Saint-Gueltas que vous appelez le grand chef ?

TIREFEUILLE. Faut pas avoir l’air d’en rire. Marchez, ou vous êtes morte. (Il la couche en joue.)

MARIE, dédaigneuse. Ah çà ! vous êtes fous ! Vous m’accusez de passer à l’ennemi quand vous me voyez retourner au camp royaliste ?

LA MOUCHE, à Tirefeuille. En v’là assez. Faut qu’elle marche, puisqu’il le veut.

TIREFEUILLE, bas. Comment donc faire ? Il a défendu qu’on y touche, et elle n’a point peur des menaces. Tiens, la v’là qui s’échappe !