Page:Sand - Cadio.djvu/144

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Dieu ! on parlait de ça jadis, quand on chantait des bergeries : Colin sur la fougère… Et à présent !… (Ils s’éloignent.)

MACHEBALLE, qui a fait enlever la calèche par ses hommes ; ils la renversent sur la berge du chemin. Boutez-moi ça le ventre en l’air, et cassez les roues, que ces clampins de nobles ne s’en servent pas pour fuir la bataille. Ah ! si je repince ceux qui nous ont lâchés ! C’est bon, c’est bien, mes gars ! À présent égaillez-vous[1]. Je vas tenir conseil un moment avec les autres chefs.

UN VENDÉEN. Encore ! on ne fait que ça ! On perd le temps à se demander ce qu’on veut faire.

UN AUTRE. Hormis toi, général, c’est tous des messieurs qui n’y connaissent rien, et qui ne peuvent pas s’accorder.

UN AUTRE. Y a Saint-Gueltas qu’est bon. Il en vaut quarante.

L’AUTRE. Je ne dis pas, mais il en demande plus qu’on n’en peut faire. On est sur les dents !

MACHEBALLE. Allons, allons, les enfants du bon Dieu ! faut pas parler de ça. Faut aller de l’avant. Là-bas, on se reposera dans la ville.

L’AUTRE. Oui, en attrapant des coups de fusil ! Les bleus sont partout à c’t’heure, et y a plus de villes sans défense !

UN AUTRE. Tout ça, c’est la faute au vieux Sauvières, qui veut la discipline et la mode de se battre à découvert. C’est des histoires de l’ancien temps. On ne veut plus de ça, nous autres !

MACHEBALLE. Ah dame ! vous l’avez nommé général ! Fallait pas !

  1. C’était le mot technique : dispersez-vous.