SAINT-GUELTAS, bas, la retenant. Louise, accordez-moi aussi le viatique de l’amour…
LOUISE. Non, mais celui de la reconnaissance et de l’admiration !
SAINT-GUELTAS. La mort ne va-t-elle pas m’absoudre de ce passé qui t’épouvante ? Dis un seul mot…
LOUISE. Sauvez mon père !
SAINT-GUELTAS. Je le sauverai ou je mourrai avec lui. Accorderez-vous un baiser à mon cadavre ?
LOUISE. Oui, je le promets.
SAINT-GUELTAS. Et si par miracle nous survivions à ce désastre…
LOUISE. Sauvez mon père, et je suis à vous.
SAINT-GUELTAS, enthousiaste. Alors, en avant ! Je vais à ce combat comme à une fête ! — Êtes-vous prêts, les amis ?
LES VENDÉENS, qui se sont tous embrassés à la ronde, autour de la croix. Oui, notre maître.
SAINT-GUELTAS. Mettez cette jeune fille au milieu de vous, mes braves ! C’est une sainte à qui Dieu confère le don des miracles !
LOUISE, à Saint-Gueltas. Un serment en échange du mien. Tuez-moi plutôt que de me laisser tomber entre les mains des bleus !
SAINT-GUELTAS. Je le jure ! (Ils partent pour le Grand-Chêne.)
Scène X. — LA KORIGANE, puis ROXANE, LA TESSONNIÈRE, SAINT-GUELTAS, RABOISSON.
LA KORIGANE, qui sort des buissons. Alors, elle va au milieu de la bataille, elle aussi ? Elle est brave ! Je ne le croyais pas… Va-t-elle se battre ? est-ce elle qui