qu’il le sache, une relique dans la doublure de sa veste ! (Deux Vendéens passent, emportant Saint-Gueltas.) Mon maître couvert de sang !…
SAINT-GUELTAS, d’une voix éteinte. Laissez-moi, je peux me battre encore ! (Il s’évanouit.)
LA KORIGANE, aux Vendéens. Courez, courez ! suivez-moi, je connais le pays ; je le cacherai… (À elle-même avec exaltation.) J’aurai sa dernière parole au moins !… J’aurai sa mort, moi ! (Ils fuient, emportant Saint-Gueltas sur les traces de la Korigane. D’autres fuyards passent, entraînant Raboisson malgré lui.)
RABOISSON. À la baïonnette ! allons, retournez-vous ! (Les Vendéens jettent leurs fusils et l’entraînent.)
SCÈNE XI. — HENRI, MOTUS, avec quelques Soldats républicains.
HENRI. Halte ! Le colonel est en avant, nos feux se croiseraient de trop près ; laissons-le rabattre sur nous les fuyards, et attendons-les le sabre en main. (Se parlant à lui-même en descendant de cheval.) Pauvres malheureux ! il y avait là des gens de cœur !
MOTUS. Sans te contredire, mon lieutenant, nous devrions entrer dans le bois du Grand-Chêne. Ils sont capables de s’y tenir cachés comme des lièvres et de nous échapper.
HENRI. Est-ce que nos chevaux peuvent percer ces remparts d’épines ? Attendons-les, grenadiers. (À Cadio, qui arrive en courant, bas.) Eh bien, est-ce là qu’ils sont ? mon oncle… Louise ?…
CADIO. Non, partis, sauvés avec Saint-Gueltas. J’ai parlé à un blessé qui les a tous vus passer.