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CINQUIÈME PARTIE


PREMIER TABLEAU


Février, 1794. — Une ferme en Bretagne[1]. — Intérieur d’une cour négligée et encombrée, fermée en avant par des palissades et une barrière de bois brut ; un chemin passe le long de cette clôture. — Au delà du chemin s’étendent des prairies pâles, maigres et absolument plates jusqu’à la Loire, qu’on aperçoit à l’horizon comme un bras de mer, et dont un méandre se rapproche de la ferme. — Quelques buissons de tamaris nains coupent çà et là ces prairies, où l’on voit des bandes de goëlands se mêler aux troupeaux d’oies domestiques. — Un menhir ou pierre levée, assez près de la ferme, sert à amarrer les barques. C’est le seul accident notable d’un paysage sans arbres et tout nu. — Auprès de l’entrée, la maison principale ; à droite et à gauche, un carré irrégulier de constructions rustiques dont les toits sont couverts d’une mousse épaisse, séculaire. — Un hangar de branches et de paille occupe un coin. — Le soleil brille, la terre humide fume. — Au delà de la ferme, du côté opposé à la Loire, le pays est cultivé. — Quelques mouvements de terrain sont couverts de taillis et de genêts épineux ; un moulin à vent tourne à quelque distance de la ferme.




Scène PREMIÈRE. — LE PÈRE CORNY, fermier ; REBEC.


REBEC. Bonjour, père Corny ! comment vont les semences ?

CORNY. Serviteur, monsieur Rebec. Ça ne lève pas

  1. Peut-être sur la route de Savenay à Saint-Nazaire.