Page:Sand - Cadio.djvu/200

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Scène PREMIÈRE. — LA MÈRE CORNY, avec une de ses Brus ; puis SAINT-GUELTAS, RABOISSON, TIREFEUILLE.


LA MÈRE CORNY, sur le seuil, regardant. Qu’est-ce qu’ils ont donc à tant japper ? avec ça qu’on n’a point d’hommes à la maison !

UNE DES BRUS, venant aussi du dehors. Je ne vois rien ! c’est qu’ils entendent les noceux qui reviennent. Dépêchons-nous, ma mère. Il n’y a encore rien de prêt pour le souper.

LA MÈRE CORNY. Pourvu que mon homme ait pensé à inviter les garnisaires ! Il faut ça pour avoir leurs témoignages.

LA BRU. Soyez tranquille, j’y ai été moi-même. (Elle rentre. Les chiens aboient toujours. — Saint-Gueltas et Raboisson, déguisés en paysans et suivis de Tirefeuille, se sont glissés dans la cour par le hangar.)

SAINT-GUELTAS, à Tirefeuille. Fais donc taire ces maudits chiens !

TIREFEUILLE. Faut-il les étriper ?

RABOISSON. Non, nous sommes chez des amis. Jette-leur la viande. (Tirefeuille apaise les chiens.)

SAINT-GUELTAS. Est-ce bien ici ?

RABOISSON. Parfaitement. Si on nous a bien dirigés, c’est la ferme du Mystère. Tiens, la palissade ici ; là-bas, la pierre druidique…

SAINT-GUELTAS. Oui, c’est bien ici qu’elles étaient quand Louise m’a écrit. Pourvu qu’elle y soit encore ! J’avoue qu’il ne serait pas gai d’avoir mené à bien un si périlleux voyage pour ne trouver que la tante !