LA TESSONNIÈRE. Bien, bien ! (Il sort avec Marie.)
LE COMTE. Qu’est-ce qu’il veut dire ? De quoi a-t-il peur ?
ROXANE. De tout ! c’est son habitude, vous le savez bien, puisqu’il est venu s’installer chez nous à cause de ça.
LE COMTE. Il avait peur de ses paysans, qui lui en voulaient d’être poltron ; mais les nôtres sont si doux, si tranquilles…
ROXANE. Ne vous y fiez pas, mon cher ! Ils espèrent toujours que vous vous montrerez !… Mais voici les autres hôtes du château.
Scène II. — Les Mêmes, le baron DE RABOISSON, le chevalier DE PRÉMOUILLARD.
RABOISSON. Mesdames, je vous apporte des nouvelles.
ROXANE. — Ah ! baron, ce mot-là me fait toujours trembler ! Bonnes ou mauvaises, vos nouvelles ?
RABOISSON. Bah ! pourvu qu’elles soient nouvelles ! ça désennuie toujours. L’insurrection vient nous trouver.
LOUISE. Enfin !
LE COMTE. Est-ce sérieux, Raboisson, ce que vous dites là ? Comment savez-vous… ?
RABOISSON. Mon valet de chambre arrive de la ville. Il n’y est bruit que de la marche de l’armée royale.
LE CHEVALIER. Malheureusement, c’est la douzième fois au moins que Puy-la-Guerche est en émoi pour rien.