Scène III. — LE COMTE, RABOISSON, LE MOREAU, REBEC.
REBEC, obséquieux, avec de grands saluts. Nous nous sommes permis…
LE COMTE. Soyez les bienvenus, messieurs. Qu’y a-t-il pour votre service ?
REBEC, ému. Voilà ce que c’est, citoyen comte. Les brigands sont à nos portes.
LE COMTE, incrédule. À nos portes ?
REBEC. On a signalé l’apparition de plusieurs bandes éparses dans les bois, et même très-près d’ici on a trouvé des traces de bivouac.
RABOISSON. On est sûr que c’étaient des brigands ?
REBEC. Oui, citoyen baron, des paysans révoltés contre le tirage.
LE COMTE. Ont-ils fait quelque dégât ?
REBEC. Aucun encore ; mais…
LE COMTE. Vous vous pressez peut-être beaucoup de les traiter de brigands !
REBEC. Ah ! dame ! si M. le comte croit qu’ils n’en veulent pas à nos personnes et à nos biens…, c’est possible ! moi, j’ignore… (Bas, à Le Moreau, qui se tient digne et froid, observant avec sévérité le comte et Raboisson.)} Il ne faudrait pas le fâcher ! (Haut.)} Moi, j’ai des opinions modérées… J’ai toujours été dévoué à la famille de Sauvières.
LE COMTE, avec un peu de hauteur. — Il est blessé de l’examen que lui fait subir Le Moreau. Ma famille a toujours su reconnaître les preuves de respect et de fidélité ; mais je vous sais alarmiste, monsieur Rebec, et je voudrais