Aller au contenu

Page:Sand - Cadio.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle s’échappe, elle rôde, elle est entrée là tout à l’heure…

SAINT-GUELTAS. Louise l’a vue ?

LA KORIGANE. Oui, elle a cru rêver. Elle n’a pas compris…

SAINT-GUELTAS. Je vais aviser, suis-moi !… Ah ! c’est trop de malheur aussi !


DEUXIÈME TABLEAU

Dans le salon rempli de monde, brillant de lumières et orné de fleurs.



Scène UNIQUE. — LA COMTESSE DE ROSERAY, LE BARON DE RABOISSON, l’Émissaire des Princes, L’ABBÉ SAPIENCE, se tiennent dans la profonde embrasure d’une croisée pendant que les autres invités causent avec animation dans le salon et la salle des gardes contiguë. — À la fin, SAINT-GUELTAS et LOUISE.


LA COMTESSE, à Raboisson. Vous avez bien tort de faire ce mariage, mon cher ! un homme marié n’est plus que la moitié d’un chef et le quart d’un conspirateur.

RABOISSON. Saint-Gueltas vaut dix hommes ; qu’il perde les trois quarts de son énergie, il lui en restera plus qu’à tout autre. D’ailleurs, est-ce qu’il n’en a pas dépensé avec les belles bien plus qu’il ne s’en dépense dans le mariage ?

LA COMTESSE. Avec les belles, comme vous dites, il n’a eu que du plaisir, et cela entretient l’énergie. Dans le mariage, il n’y a que des peines, il est payé pour le savoir !

L’ÉMISSAIRE. Sa première femme était pourtant fort bien née, m’a-t-on dit ?

RABOISSON. Elle était plus âgée que lui et très-faible d’esprit.