Page:Sand - Cadio.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à ce point les renchéris ! Ils me préfèrent M. de Charette, qui, pour son compte…

RABOISSON. Laissons Charette en repos, c’est un utile serviteur ; mais tu peux l’emporter sur lui précisément en évitant les scandales qu’on lui reproche. Tu as ici un ennemi dangereux, l’abbé Sapience, qui approche sinon la personne des princes, du moins leur entourage. Paralyse ses mauvais desseins en conduisant mademoiselle de Sauvières à l’autel.

SAINT-GUELTAS. Et tu réponds de mon succès ? Je serai le chef suprême et absolu de l’insurrection ?

RABOISSON. Je ne peux répondre de rien, mais j’ai foi au succès.

SAINT-GUELTAS. Allons, c’est décidé ! (À la Korigane, qui entre.) Ces dames sont prêtes ?

LA KORIGANE. Oui, maître, les voilà. (Bas.) Moi, j’ai à te parler. Vite ! (Saint-Gueltas sort sur le palier avec la Korigane.)

SAINT-GUELTAS. Qu’est-ce qu’il y a ?

LA KORIGANE. Un grand malheur ! Retarde ton mariage.

SAINT-GUELTAS. Impossible !

LA KORIGANE. La folle est ici.

SAINT-GUELTAS, se tordant les mains. La folle ? elle est vivante ? Et l’enfant ?…

LA KORIGANE. L’enfant est avec elle. Un paysan de Marande, qui les avait cachés, vient de les ramener ici. Tirefeuille les a reçus et enfermés dans le guettoir ; mais…

SAINT-GUELTAS. Est-ce qu’ils parlent ? est-ce qu’ils se souviennent ?

LA KORIGANE. L’enfant, non ; mais la mère se reconnaît.