quant à ce qui le concerne personnellement. Laissez-le se retirer librement.
CADIO, à Saint-Gueltas, avec une spontanéité de soumission militaire. Passez. (À Roxane.) Passez aussi.
SAINT-GUELTAS, le voyant arrêter Louise. Madame est ma femme !
CADIO. Non.
SAINT-GUELTAS, repassant la porte qu’il a déjà franchie. Comment, non ? Est-ce que vous êtes fou ?
CADIO. Fermez cette porte, et je vais vous répondre.
SAINT-GUELTAS, refermant derrière lui. Voyons !
CADIO. Cette femme n’est pas la vôtre ; elle est la mienne.
HENRI. Que dis-tu là, Cadio ? c’est absurde !
SAINT-GUELTAS, très-surpris. Cadio ?… (Louise et Roxane reculent, étonnées et inquiètes.)
CADIO à Saint-Gueltas. Oui, Cadio que vous avez fait assassiner, et qui est là, devant vous, comme un spectre, pour vous accuser et pour vous dire : Vous n’emmènerez pas cette femme. Il ne me plaît pas qu’elle suive davantage son amant.
HENRI. Son amant ?
LOUISE. Ne m’outragez pas, Cadio ! Je vous croyais mort quand un prêtre a béni mon mariage avec monsieur…
CADIO. Je le sais ; mais ce mariage-là ne compte pas sans l’autre, et l’autre n’est pas détruit par celui-là. Votre seul mari, c’est moi, Louise de Sauvières, et il ne me convient pas, je le répète, de vous laisser vivre avec un amant !
SAINT-GUELTAS, ironique. Si cela est, il est temps de vous en aviser, monsieur Cadio !
CADIO. Il n’y a pas de temps perdu. Il n’y a pas une heure