Page:Sand - Cadio.djvu/398

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UN SOLDAT. C’est Stock qui s’est brûlé la cervelle, mon caporal. Faites pas attention. C’était un Suisse ; il avait le mal du pays !




Scène VII. — LOUISE, CADIO.

(Dans le bois. — Cadio et Motus ont porté Louise évanouie sur l’autre versant de la colline.)


LOUISE, (revenant à elle.) Ah ! Dieu ! C’est fini ?

CADIO. Vous êtes libre, mademoiselle. Saint-Gueltas n’est plus, et voici tout ce qui vous liait à moi ! (Il lui remet les feuilles du registre que lui a confiées la mère Corny, et s’éloigne précipitamment en faisant signe à Motus d’accompagner Louise où elle voudra.)



Scène VIII. — MARIE, ROXANE, LOUISE, HENRI.

(Midi. — Dans les ruines d’un couvent entre Carnac et Auray.)


MARIE. Oui, laissons passer la grande chaleur. Louise a besoin d’une heure de repos. Ici, nous aurons l’ombre et la solitude.

HENRI. Si vous y êtes bien, je vais donner l’ordre au postillon de dételer les chevaux. (Il s’éloigne.)

LOUISE, accablée. Ah ! Marie, que de bontés pour moi ! Comment avez-vous pu retrouver ma trace ? Je ne comprends plus rien à ce qui m’arrive aujourd’hui.

ROXANE. Nous avons deviné ton projet plus que nous ne l’avons découvert ; mais le secret n’a point été si bien gardé que nous n’ayons pu te suivre à Auray, où l’affaire de ce matin est déjà connue. Ah ! Louise, quelle folie que de t’exposer pour sauver ce misérable ! Tu l’aimais donc toujours ?